Les années passent et le casino de Benodet est de pire en pire.... Sans doute les dirigeants du groupe Barrière prennent-ils les clients de la pointe Finistère pour de méprisables ploucs, des ploucs auxquels on tente de faire croire qu'à Benodet l'excellence du groupe est une réalité. Cela dit les ploucs locaux ne sont pas tous des cons et parviennent à faire la différence surtout s'ils ont visité Deauville, Cannes, Enghien, ou d'autres joyaux du Groupe Barrière.

Je vous livre pêle-mêle différents faits constatés. Dans les toilettes des femmes présence d'excréments sur une cuvette WC, pas d'éclairage dans l'un des WC(panne fréquente), odeur des lieux épouvantable, pas d'eau au lavabo (panne ponctuelle); chez les hommes je ne peux pas vérifier aujourd'hui si l'urinoir H.S. il y a un an l'est toujours, si le robinet du lavabo est toujours maintenu par une cale de bois.... Récemment, au Bar le personnel disait qu'il n'y avait pas de café (en revanche on vous proposait un thé !!!), un autre jour plus de Whisky (alors que la carte est fournie).... Le casino paie-t-il vraiment ses fournisseurs pour être ainsi en rupture? J'imagine tout cela se passant à Deauville et la réaction des habitués... La notion de palace varierait-elle avec la géographie? Je ne sais pas, mais à Bénodet bonjour la gueule du palace!

En salle, parfois personne ne semble superviser le fonctionnement des machines, la caisse est souvent fermée, et lorsque la machine automatique est en panne c'est la galère pour les clients en colère, et qui le font savoir bruyamment.

La nomination des enfants Desseigne à la tête du groupe, fin 2023, pouvait laisser espérer un changement, à savoir le recentrage (annoncé par le père dans la presse avant la passation de pouvoir) sur les activités de luxe, les palaces et grands casinos, une évolution qui pouvait signifier la vente de Benodet alors que la délégation de service public a été prolongée de 12 ans..... Que nenni ! Stratégiquement c'était le moment de vendre avec une durée d'exploitation longue permettant à un nouveau venu de récupérer l'investissement d'une refonte à neuf qui redorerait le blason du casino (et au passage l'image de la station balnéaire passablement écornée). Au contraire on voit que les nouveaux dirigeants n'ont absolument pas l'intention d'investir, mais au contraire de presser le «citron» Benodet au maximum pour maximiser les bénéfices, quitte à rogner sur les menus avantages à la clientèle (suppression de la fontaine à eau, suppression des collations du matin, sans parler du glissement* des gains sur les machines comme l'ont fait la plupart des autres casinos de l'Ouest Sauf Perros Guirrec). Benodet avait auparavant supprimé des postes, le passage de plus de 50 employés à 34 a permis d'économiser l'intéressement du personnel. Au revoir les vigiles, le poste crucial de maintenance polyvalente, le personnel de ménage (finalement externalisé). Fini le restaurant de qualité, finies les animations, finis les événements musicaux et autres. Il est probable que sous la gestion Barrière, plus jamais Benodet ne sera comparable aux autres casinos, tant on gratte de partout pour économiser!

Alors oui une nouvelle directrice est annoncée, mais au risque de geler complètement votre espoir de changement, sauf à la marge, il faut expliquer pourquoi un changement fondamental est improbable sinon impossible.

La société SAS Casino de la Corniche qui gère Benodet est une société à associé unique. En gros cet actionnaire unique est aussi une société, composée des actionnaires principaux du groupe Barrière (je vous fais grâce des noms et pourcentages que vous trouverez facilement sur tous les sites spécialisés en accès libre). L'associé unique désigne un président de la SAS Casino de la Corniche qui peut être assisté d'un directeur général délégué (généralement sous contrat de travail). Vous pensez bien que le Président est aux ordres et exécute sans broncher les directives de l'associé unique, à défaut il serait immédiatement viré et remplacé. Ce Président, qui est rarement sur le terrain, transmet les ordres du groupe à son assistant sur place, le directeur général délégué (ici notre nouvelle directrice). La nouvelle directrice n'a donc qu'une très faible marge de manœuvre. Selon sa personnalité, les rapports de management seront fluides ou difficiles, elle pourra agir sur le fonctionnement au quotidien, mais sans réellement infléchir la ligne décidée par le Groupe et sans aucun pouvoir d'engager de son propre chef des dépenses non programmées. En revanche elle a la possibilité de faire remonter les informations clientèle au siège... Du moins pour le ressenti des clients, sauf que les dirigeants du Groupe, n'écoutent rien, sont coupés du terrain, déconnectés de la réalité, il y a donc peu de chance que les choses changent. La seule chose qui intéresse les dirigeants du groupe ce sont les données VIP car l'introduction des cartes en machines permet au siège de décortiquer les comportements des joueurs et de s'en inspirer pour leur faire dépenser plus …. Donc faire gagner encore plus d'argent aux actionnaires.

*Le glissement est une pratique déjà expliquée dans un autre article. C'est la baisse de redistribution de l'argent joué en machines lorsque les clients font de petites mises . La loi impose aux casinos de redistribuer 85% minimum de l'argent joué (parfois des casinos vont au delà avec 90% ou 91%), ce que beaucoup de clients contestent alors que c'est vrai. Cependant il manque une précision cruciale à cette règle car la redistribution à un tel niveau est liée uniquement à la mise maximale. L'intuition des clients que la redistribution n'a pas lieu est fidèle à la réalité car plus vous misez petit et moins la redistribution est forte, c'est cette baisse qui s'appelle le «glissement».

Si 90% des mises sont redistribués pour par exemple 500 pièces jouées sur «les Coeurs» (pas sur un coup évidemment mais sur une période plus longue), la machine peut alors légalement être réglée sur une redistribution inférieure pour 250 pièces misées, encore inférieure pour 150 pièces jouées, puis pour 100 pièces et le minimum pour 50 pièces. Je dis n'importe quoi mais pourquoi pas 90% aux 500 pièces, puis 75% pour 250 pièces, 60% pour 150 pièces, 50% pour 100 pièces et 30% pour 50 pièces.

Tout cela bien entendu favorise les gros joueurs car en jouant beaucoup et longtemps ils ont plus de garanties de perdre peu d'argent. Mais le fait de jouer de nombreux coups leur donne aussi plus de chances de gagner un jackpot que le joueur de 50 pièces (qui forcément joue moins car à 50 pièces et avec une faible redistribution on perd très vite).

Il faut relativiser quand même car jouer gros finit par coûter très cher. A certaines périodes ( les machines sont cycliques) j'ai été témoin d'une perte de 1500€ en 10 minutes sur les cœurs: tout va très vite en effet car 500 pièces représentent 5,00€ et si vous jouez à 1 coup par seconde cela fait 60 coups minute donc 300€ la minute (certains vont même encore plus vite)... Et 10 minutes font 3000€. Forcément il y a quelques coups gagnants, et la machine passe un peu de temps à créditer les sommes, raison pour laquelle j'ai retenu la cadence de 1 coup par seconde, mais quand même, 3000€ joués en 10 minutes pour ne gagner au passage que 1500€ sur de «petites lignes» sans avoir une seule fois les jeux, cela signifie une perte sèche de 1500€... La question est: avez vous financièrement la possibilité de perdre autant en 10 minutes et surtout la possibilité de continuer à jouer jusqu'à ce que la machine arrive dans un cycle de paiement qui vous permettra (peut-être) de récupérer?

On pourrait soupçonner une «entente» des établissements de l'Ouest (pourquoi pas de France?), sauf Perros Guirrec**, pour avoir pratiqué un fort glissement (= baisse des redistribution pour les petites mises) car comment expliquer sinon l'envolée des bénéfices alors que les frais sont restés stationnaires et que le C.A. n'a que peu varié (et parfois diminué). Je renvoie sur ce point à l'article sur les résultats des casinos de l'Ouest, mis en ligne le 4 Septembre 2023. Tout cela est déloyal vis à vis des clients alors que les casinos ont bénéficié de la manne de l'Etat pendant la période Covid, et n'ont pas perdu d'argent.... Pas étonnant que les benêts (clients que nous sommes) voient rouge!

**Perros Guirrec est le seul à avoir doublé son C.A. et donc logiquement aussi ses bénéfices. Il a donc joué le jeu et respecté sa clientèle.

ANNEXE POUR INFORMATION

Pour en savoir plus sur le fonctionnement des machines et les cycles de paiement je renvoie aux articles du début du Blog. Sachez simplement que le respect de la règles des 85% redistribués et la garantie d'un fonctionnement aléatoire sont contradictoires. Le caractère aléatoire (poussé très loin par les logiciels) peut à certains moments faire chuter la redistribution en-dessous des 85% imposés par la loi mettant alors le casino en infraction. Du coup les fabricants ont mis en place un système de correction dans le logiciel. Dès qu'un passage prolongé en dessous des 85% est repéré, la machine met en place la correction et redistribue au dessus de ce taux pour recoller à la moyenne. A l'inverse une période accidentelle de trop forte distribution peut faire réagir la machine qui réduit alors le % (car là c'est le casino qui perd de l'argent). Les joueurs observateurs peuvent repérer ces cycles et en tirer profit, et surtout identifier les machines qui disposent des corrections les plus flagrantes. Il est vrai que les choses ont évolué et que de nouveaux systèmes (surtout sur les machines vidéo) deviennent plus délicats à repérer. Mais quelle que soit la machine il y a nécessairement un système de correction. Alors armez-vous de patience, observez, repérez les symptômes de la correction, pour en tirer parti et, à défaut de gagner gros, au moins de vous amuser en limitant vos pertes.