C'est pourtant la réalité, des employés du Casino d'Enghien-les-bains se sont mis en grève en Juillet 2023 !

J'ai personnellement remarqué à Benodet que les employés «hôtellerie» étaient maltraités dans la mesure où les réglementations spécifiques de la branche ne sont pas appliquées ou alors à «géométrie variable».... Cela dit il existe peut-être une dérogation réservée aux seuls casinos??? C'est malgré tout un peu léger dans la mesure où le casino a besoin d'un personnel motivé et dévoué pour faire fonctionner au mieux l'établissement, c'est à dire satisfaire la clientèle et la mettre dans les meilleures dispositions pour rester sur place et (tôt ou tard) jouer. J'étais quand même très loin d'envisager une «maltraitance» au niveau du personnel le plus stratégique, les caissiers centraux, sans lesquels l'établissement peut être partiellement ou totalement bloqué. Benodet a vécu une situation équivalente de très courte durée mais suffisante pour générer un bordel monstre... Il s'agissait d'un accident et pas d'une grève: pendant une des fermetures ponctuelles de la caisse, toutes les bornes d'encaissement des tickets étaient en panne. Impossible donc de faire de la monnaie, d'encaisser un ticket, donc pour certains de rentrer chez eux.... Les réclamations fusaient, ça râlait très fort de partout. Imaginez ainsi ce qu'a pu être la grève de tous les caissiers centraux d'Enghien ( le fleuron du Groupe) pendant 6 jours pleins avec un piquet de grève CGT devant l'établissement....

Finalement la direction, devant l'évaporation de recettes, a fini par accéder aux revendications, mais les autres services ont été alertés et tenteront, peut-être, d'obtenir eux aussi des conditions conformes.

Tout cela résulte de la période COVID. Les caissiers centraux ont pris conscience que leur rémunération était pour une très grosse partie composée de pourboires (les indemnités Covid étant basées sur les salaires excluaient donc les pourboires) en épluchant les fiches ils ont découvert également que la grille des salaires n'était pas respectée (tous étant traités comme des employés de 1er échelon même avec beaucoup d'ancienneté).

Résultat une pétition a été adressée à la direction le 9 Juillet 2023 demandant une augmentation des salaires, une réévaluation au niveau 4 (en tant qu'agent de maîtrise, spécifiquement pour les indices 155 et 160), et mise en place d'un mécanisme de réévaluation régulière pour suivre l'évolution de l'inflation.

Silence radio de la direction ce qui a motivé une action spectaculaire avec l'installation d'un piquet de grène (avec barnum et drapeaux CGT) le 13 Juillet 2023 à 5h du matin. Piquet maintenu 6 jours pleins car la direction a fini par accepter une négociation le 18 Juillet devant le trou des recettes pendant ces 6 jours et j'imagine aussi pour faire cesser la médiatisation de la déplorable image ainsi donnée du groupe Barrière. Les caissiers centraux ont obtenu de 100€ à 350€ selon leur ancienneté respective, le passage du statut d'employé à celui d'agent de maîtrise, et effet rétroactif au 1er Juillet 2023.

On peut donc se dire que si le groupe fait aussi peu de cas de ses salariés, sans lesquels il ne serait rien, surtout s'agissant des salariés les plus stratégiques, il n'y a pas de raison de penser qu'il prête la moindre attention à sa clientèle! Alors après les benêts d'Enghien qui ont vu rouge (et même sorti celui de la CGT), on peut se dire qu'à force d'être méprisés les benêts de Benodet vont aussi voir rouge et pourquoi pas se mettre en grève: je parle évidemment des clients... Ce qui n'empêche pas que les salariés peuvent également quémander une amélioration des conditions de travail, mais je doute qu'ils soient entendus.....

Cerise sur le gâteau en matière de respect de la clientèle et ce n'est pas un gag, voici une déclaration d'Eric Michaud Directeur des machines à sous à Enghien le 27 Juin 2023:

«Après avoir eu plusieurs retours de clients, nous avons remarqué qu'ils cherchaient plus de temps de jeu. Sur les nouvelles machines les gains et les crédits ont donc été augmentés»

Comme quoi tout arrive, même un directeur de jeu peut, au bout d'années de métier, comprendre que les clients cherchent à s'amuser donc à jouer le plus longtemps possible, plutôt qu'à perdre très vite leur argent... Espérons que cette prise de conscience tardive à Enghien fleuron du groupe, atteigne Benodet avant la fin de la décennie! Pour l'instant les clients qui ont quitté Bénodet pour Larmor l'ont fait précisément en raison d'un glissement des gains mieux réglé là-bas, tout autant que pour la considération dont ils font l'objet en matière de prestations hôtelières....

Bon, en attendant buvons un coup à la vente de Benodet à un groupe plus à l'écoute de ses clients que ne l'est Barrière !